Gérer une petite pâture

Décidément, j'ai plein de questions concernant les pâtures et la gestion des herbages en ce moment...

Je suis vraiment impressionnée par l'évolution de mon petit terrain en l'espace d'un an... et c'est une évolution négative, une dégradation... J'en ai parlé dans un autre post, les boutons d'or se sont multipliés , l'herbe a eu du mal à reprendre avec l'arrivée du printemps, et même aujourd'hui, elle n'est pas aussi haute que dans le grand pré... En clair, il est évident que mon petit terrain a été surpâturé et a du mal à s'en remettre!
Il y a aussi plein d'herbes que les chevaux ne mangent pas, qui sont apparues, et parsèment le pré.

Je suis en train de me dire que je vais devoir vraiment m'occuper de cette parcelle une fois que je l'aurai refermée pour la mauvaise saison, sinon ça va ressembler à un vrai terrain vague... J'ai bien peur de devoir me résoudre à recourir aux desherbants pour éliminer les herbes non broûtables puis de l'engrais pour réenrichir le sol et relancer la pousse de l'herbe...

Si certains d'entre vous gérez de petites parcelles (ma petite parcelle fait un demi hectare), je serais ravie d'avoir vos témoignages - les difficultés que vous rencontrez, la façon dont vous les entretenez, ce que vous y faites et à quelle période... Merci d'avance pour votre aide!!

même souci chez moi,quand on ferme l'accés a une pature on met de l'engrais!sans en abuser!
je ne pensai pas que j'aurai manquer tant d'herbe cette année,je suis obligé de retourner au foin et je crois que je vais remettre Huline et Urban aux floconnés
en faites les 2 patures que j'ai sont trés pauvres en herbe finalement

Mon voisin qui possède des vaches et qui à des prés immenses,passe la "hersse"(?)tous les ans et mets une sorte d'engrais,je ne sais pas se que c'est, mais le résultat est beau à voire. Je tiens à préciser qu'il n'arrose absolument pas.Je rêve tous les jours en passant devant en me disant qu'on pourrai rendre un paquet de chevaux malheureux,heureux avec un pré pareil Je lui demanderai sa recette magique la prochaine fois que je le croise

Voici un texte que j'ai écrit pour une revue Suisse-Alémanique sur les ânes.
Peut être que ça pourra vous aider.


Choix et entretien des pâtures

Il est important de bien choisir et de bien entretenir les pâtures de vos ânes pour que l’herbe qui croque sous la dent ait toujours un goût de liberté. Toutefois, les conseils qui suivent représentent ce qu’il faut pour un pacage idéal, objectif rarement atteint. La logique vous dira qu’une forêt peut être remplacée par un couvert exemplaire et un terrain varié par une promenade quotidienne. De même, la lutte contre les parasites et le désherbage des plantes poisons priment sur un équilibre parfait des espèces.


Le choix du terrain
Sans être au bord d’une route à grand trafic, votre pré ne doit pas être isolé, surtout si votre compagnon y vit toute l’année. La pâture idéale offre à l’âne un minimum d’animation et de surveillance. Ella doit comporter :
1. Un abri contre le vent dominant (cabane, haies ou buissons)
2. Un point d’eau naturel ou artificiel.
3. Des arbres qui dispenseront de l’ombre contre l’ardeur du soleil d’été.
4. Un terrain varié, avec des buttes et des creux, qui donnera du physique et favorisera la musculature de votre âne.
Un terrain sain est un terrain sec. Une légère pente permettra à l’eau que la terre ne peut absorber de l’écouler rapidement. Certaines prairies sableuses sont de véritables éponges et gardent le sol sec. En revanche, l’herbe qui y pousse est pauvre. Dans les régions de contrefort et de montagnes, les roches affleurantes donnent au sol un drainage naturel qui procure un fourrage très riche, alors que les terres grasses devront être drainées mécaniquement.

Le bon herbage
La composition d’une bonne prairie comporte des graminées telles que le Brome, le Ray-grass, les Fétuques, le Pâturin, ainsi que des légumineuses comme le trèfle. Elle doit être exempte de plantes toxiques. Il est relativement aisé de se faire une idée de sa qualité végétale en se référant à un ouvrage de botanique, mais il est beaucoup plus difficile d’estimer sa qualité «minérale » Certaines terres sont pauvres en minéraux, comme le sélénium, le zinc et autres oligo-éléments indispensables à la santé de l’âne. Si vous avez l’impression que votre compagnon n’est pas en forme, qu’il maigrit ou même dépérit, faites analysé le sol, il pourrait être mal équilibré et provoquer chez lui des carences. Un complément alimentaire riche en minéraux suffit la plupart du temps pour que tout rentre dans l’ordre.

L’entretien
Attention, une pâture s’entretient, car il y a des herbes que l’âne refuse de brouter. Il est indispensable de les faucher une à deux fois par année, sinon elles prolifèrent et étouffent les jeunes pousses. Pour faire disparaître les crottins, il faut les ramasser ou les étaler avec une barre tractée ou une herse un jour de pluie. Au printemps, hersez le sol pour le niveler, particulièrement les taupinières. Tous les deux ou trois ans, vous pouvez épandre une légère couche de fumier que vous aurez eu soin de laisser vieillir.
Sachant que les équidés consomment au moins autant avec leurs pieds qu’avec leurs dents, il est recommandé de laisser reposer la prairie un ou deux mois par année. Pour ce faire, vous pouvez la diviser en plusieurs parcelles au moyen d’une clôture électrique. Vous serez ainsi en mesure d’offrir un nouvel herbage à votre âne.

Le déparasitage
Les parasites comme les vers contaminent les herbages par les crottins et peuvent être ultérieurement ré ingérés par les congénères. On peut briser ce cycle parasitaire en agissant à la fois sur le pré et sur les ânes. Pour le pré, on peut épandre, dès début mars, de la Cyanamide. Les mesures préventives consistent à enlever les animaux des prairies en hiver et à pratiquer le pâturage tournant sur deux ou trois parcelles. Pensez également à vermifuger les ânes.

Le désherbage et la sélection
Pour conserver toutes les qualités d’une prairie, il faut y alterner les animaux ( équidés, bovins, caprins ou ovins), Ceux-ci ne consommant pas les mêmes plantes. Sans cela, vous serez contraint de désherber régulièrement.
Les mauvaises herbes sont des plantes peu appréciées des animaux parce qu’elles sont toxiques ou peu nutritives. Les plus courantes sont les orties, les renoncules, les rumex, les pissenlits etc. Avant d’utiliser les « armes chimiques « , il faut savoir que certains moyens culturaux sont efficaces :
- Assainir : Drainer entraîne la disparition des joncs et des renoncules.
-Fertiliser : Renforce les plantes qui empêchent la concurrence des mauvaises.
-Faucher : ( les orties par ex) les racines demeurent, mais les bonnes herbes prennent le
dessus sur les espèces affaiblies.
-Arracher plantes avec les racines : C’est pénible, mais très efficace.

Le danger d’empoisonnement
Si la pâture a été traitée avec des produits biologiques, il faut attendre trois semaines avant d’y replacer les ânes. Si vous êtes contraint d’employer des produits chimiques, attendez d’avantage. Respectez scrupuleusement les précautions d’emploi qui figurent obligatoirement dans la notice d’accompagnement.

Une prairie constitue un capital qu’il faut entretenir et même faire fructifier.


M :J :K.

merci beaucoup

Merci pour tous ces conseils, Majoki!

J'ai juste une petite réserve concernant tous les conseils que l'ont trouve souvent concernant la gestion des herbages... Pour un agriculteur, ça semble assez simple de suivre tous les conseils, mais pour un particulier... Par exemple je n'ai pas d'autres animaux pour alterner le pâturage, pas de matériel pour herser, draîner...

Rien que pour mettre de l'engrais à l'automne si je m'y résous, je n'aurai pas trop le choix, ça sera à la main et ça va être un sacré boulot!

Citation :

Rien que pour mettre de l'engrais à l'automne si je m'y résous, je n'aurai pas trop le choix, ça sera à la main et ça va être un sacré boulot!

détrompe toi vanille c'est assez rapide,nous on le fait

Je n'ai pas de machines, ni de tracteur. Je"herse" avec un râteau, J'épands le fumier à la fourche. J'ai quand même une faucheuse pour les refus, je ne met pas d'engrais mais de la chaux car mes prés sont trop acide et ça, je le fait à la main.
C'est beaucoup de travail, mais ça vaut le coup.

Vanille, pourquoi ne passes tu pas la tondeuse tout simplement sur ta petite parcelle ??? Bon,c'est vrai que si tu n'as pas de tracteur tondeuse et que tu dois pousser,forcément ça va être du sport :cheese. C'est ce que l'on a fait dans la petite parcelle et je pense le refaire encore une fois.Regardes comment est l'herbe de ton jardin à force de la tondre !!!!
Elle est bien verte et grasse et il n'y a pas trop de mauvaises herbes et surtout nos gros en raffolent.Plus on tond,plus ça pousse Alors pourquoi faire la même chose quand il n'y a pas trop de surface.
Je vous dirai ce que j'en pense après la seconde tonte....

J'ai aussi ce problème de surpâturage et de boutons d'or....
S'en débarrasser est presque impossible......
je ne sais plus où j'avais entendu ou lu que si on coupait la fleur (une sorte de fauchage un peu haut) ça pouvait aider à lutter contre la prolifération.
quelqu'un en saurait plus à ce sujet ???

Merci pour tous vos conseils, témoignages et suggestions! Rendez-vous à l'automne, quand je vais m'occuper de tout ça! Je vous raconterai!
Pour ce qui est de tondre, l'herbe est déja super courte d'avoir été surpâturée l'an dernier, de plus les chevaux y ont accès et c'est une sorte de tonte naturelle, non? En ce qui concerne les boutons d'or, l'an dernier j'avais régulièrement passé la débroussailleuse et les avais fauchés... quand je vois le résultat cette année (encore pire! ), je suis découragée, et c'est pour ça que je commence même à penser à me résoudre à l'utilisation de produits chimiques... alors que je m'étais jurée de ne jamais avoir recours à ce genre de trucs chez moi...
Etêter et couper les fleurs... MKW dit qu'effectivement, au bout de plusieurs années, ça réduit le nombre des plantes, mais je suppose qu'il faut le faire très très régulièrement, quasiment quotidiennement à la saison des fleurs, sinon c'est l'essaimage direct par le pollen... J'avoue que je n'ai pas le temps d'être plusieurs heures dans le pré chaque jour... Je pense que l'idéal serait d'arracher la plante, avec les racines... mais là encore quel boulot! Et la terre est très dure chez nous cette année! Je ne crois pas que j'y arriverais...

Tout pareil !

Je sais que tu as fait Vanille alors je me permet

Si je décide que pour l'instant je fais avec ce que j'ai, soit une parcelle de 5000m², va falloir que je m'organise...
Comment tu faisais toi? Tu découpais la parcelle en hiver pour pas qu'elle soit trop abimée? comment? tu ramassais les crottins?
Si d'autres font je veux bien les avis aussi...

Merci

Je connais des amis qui n'ont qu'une petite parcelle et ils font deux choses :

1. Un couloir accessible toute l'année qui entoure tout la prairie avec de préférence une partie en cailloux ou dure pour éviter les problèmes de boue

2. La partie au centre, ils ne l'ouvrent pas en permanence et surtout, ils ont fait une clôture mobile et agrandissent d'un ou deux mètres tous les 3-4 jours. De cette façon, toujours de l'herbe et une limitation quand même pour leurs shet qui sinon seraient fourbus.

Chouette idée que le couloir pour qu'ils bougent plus! bon ici ça va être chaud, la parcelle est comme ça :

Hem oui alors juste la deuxième solution peut être ?

Une partie fixe été comme hiver et en été on agrandit.

j'ai 5500 m2
Et bin je laisse tout et je donne du foin

Oui mais tu es en Bretagne Aynil, dans le sud, ça donne peut être moins ...

Ce serait pour héberger combien de chevaux? 2?

La première année donc, chez moi on avait mon petit terrain, soit environ 4300m², plus ma pelouse, soit un peu moins de 5000m² environ. On a commencé par l'hiver, les chevaux étant arrivés en octobre. Dès qu'il s'est mis à pleuvoir fort, je me suis rendue compte que je n'aurais plus d'herbe, plus de pré du tout d'ici le printemps si je ne supprimais pas l'accès à certaines zones pendant l'hiver. J'avais donc divisé mon terrain en 3 parties, 2 ont été fermées tout l'hiver, la troisième, qui était la partie centrale avec un couloir qui la reliait à l'abri, a été en quelque sorte sacrifiée, les chevaux y ont passé tout l'hiver. C'est très vite devenu un champ de boue. Honnêtement, je crois que mes chevaux ont été malheureux et que ces mois passés sur cette petite parcelle ont été très longs pour eux... Ils ne pouvaient guère courir dans la boue profonde et glissante, ou sur le terrain gelé plein de trous et de crevasses... En plus ils refusaient d'aller dans l'abri à cette époque, donc j'avais dû aménager un rond de paille à l'extérieur, que je repaillais et nettoyais tous les jours pour qu'ils puissent au moins se tenir eu sec, et se coucher et dormir au sec. Plus un ratelier de foin remli en permanence, et leur hiver s'est passé à marcher entre le rond de paille et le râtelier.

Au printemps, l'herbe a commencé à repousser. A la période où ça poussait vite, je faisais tourner les chevaux sur les deux parcelles qui avaient été préservées + mon jardin, ce qui faisait une rotation sur 3 parcelles. Je tenais environ 1 semaine avant que tout ne soit rasé. Ensuite, quand l'été est venu, j'ai tout ouvert, puisque le terrain était très sec; ça donnait plus d'espace aux chevaux, ils grignotaient ce qu'ils pouvaient, + toujours ma pelouse de temps en temps pour avoir de la vraie bonne herbe. A l'automne de nouveau j'ai fait des rotations à la reprise de la croissance de l'herbe, puis vers novembre j'ai de nouveau remis les chevaux dans la parcelle en terre, sacrifiée.

Avec le recul, je ne pense pas que l'on ait pu tenir longtemps comme ça. Je ne veux pas te casser le moral, mais je pense qu'au fil des années le terrain aurait fini par s'appauvrir, et qu'il n'y aurait plus eu d'herbe ou alors de l'herbe très rase et de mauvaise qualité (mauvaises herbes). J'ai vraiment vu la différence lorsque j'ai pu louer le grand pré et laisser mon terrain se reposer: il s'est refait une santé si je puis dire, ça a été flagrant, mais il a fallu plusieurs mois de repos complet pour ça, chose qu'il n'est jamais possible de faire sur 5000m².
Et l'hiver, voir ses chevaux pendant environ 6 mois sur un petit bout de terrain riquiqui, sans herbe, ce n'est pas facile à vivre, ni pour eux, ni pour nous.

Evidemment c'est toujours mieux que le box, c'est sûr, mais je pense qu'avec un terrain de 5000m², il faut savoir que ça deviendra vite un simple paddock en terre et que ce ne sera plus un pré, ou alors pendant quelques petits mois seulement. L'idéal serait je crois d'avoir 2 terrains de cette taille, ce qui permet de les laisser reposer en alternance, et d'avoir une partie sacrifiée pour l'hiver un peu plus grande.

Je ne veux pas te casser le moral, Emeline, mais je préfère être honnête et te dire ce que j'ai franchement pensé de mon expérience.

Sur cette photo on voit un peu ce que donnaient mes installations le premier été:



On voit au centre la zone qui avait été sacrifiée pour l'hiver, et qui s'est retrouvée en terre, avec à gauche un bout du rond de paille que j'avais aménagé, et à droite le foin. Au fond une des trois parcelles, et au premier plan à gauche, un bout de la deuxième. Isa est en train de descendre par le couloir (en terre, au premier plan à droite) qui reliait l'abri et l'entrée du pré à la partie sacrifiée centrale.

bah moi je ne suis pas d'accord
mon terrain n'est pas un champ de boue et pourtant on est en bretagne.
5000 m² c'est pas non plus un parc de 20 m²...
Pour un cheval c'est un espace quand meme appreciable.
Je ne comprends pas trop quand meme là... d'un coté 2 chevaux dans un jardin ca passe et là 1 cheval sur 5000 m² , il serait à l'étroit faut m'expliquer là, ca manque de cohérence..

Nous l'ete pour eviter qu'ils ne roulent plus qu'ils ne marchent on les confinent dans 3000 m2, à deux, et franchement c pas petit ...

Citation :

Je ne comprends pas trop quand meme là... d'un coté 2 chevaux dans un jardin ca passe et là 1 cheval sur 5000 m² , il serait à l'étroit faut m'expliquer là, ca manque de cohérence..

Je ne sais pas si c'est à moi que tu t'adresses, mais personnellement ce n'est pas l'espace qui pose problème sur 5000m² - espace pour pouvoir marcher, courir, etc. C'est la gestion de l'herbe. Si tu veux conserver non pas un paddock en terre mais un vrai pré où les chevaux peuvent broûter année après année, pendant le plus de mois possibles, je pense que'un demi-hectare pour 2 chevaux, ce n'est pas assez. En tout cas chez moi, avec le sol qu'on a (argileux donc très humide), et le climat qu'on a; toutes ces conditions jouent aussi et vont varier d'une région à l'autre.

Ceci étant, je pense que tout vaut mieux qu'un box, donc si on a qu'un jardin, tant mieux, si on a 5000m², encore mieux, et si on a plus encore mieux! Mais c'est sûr qu'il n'y aura pas forcément de l'herbe suivant la surface.

Bon alors pour resituer.
Je suis quand même dans le Sud Ouest donc ici l'herbe... c'est rare, c'est juste à la bonne saison qu'on est ou pas de terrain. Maintenant il est sur que si on a plus de terrain, on a plus longtemps de l'herbe.
Ensuite le terrain est en pente (forte pente d'ailleur) donc je pense que l'eau devrait s'écouler si tout va bien.
En fait je me demande plus si un cheval peut être heureux dans 5000m²... si ça lui suffit.

Je vais réflèchir à tout ça! merci pour vos expériences

Alors s'il peut etre heureux, je te dis oui surtout vu la disposition de la parcelle, et tu sauras lui trouver de l'occupation aussi souvent que tu pourras !