Bonjour à tous
Je rentre de 4 jours passés à 200km de Katmandou, aux pieds des Annapurnas où j'ai été parer les pieds de Timba un cheval (poney je dirais) du Dolpo.
Pour faire court, Timba a vécu pas mal d'années de maltraitance et il a finit par atterrir dans les bras plus que bienveillants de Marie, 71 ans (et plus de 5 vies à elle toute seule), qui partage son temps entre la France et le Népal.
Le problème pour Marie, quand elle a décidé de prendre avec elle Timba (elle vous expliquerait que c'est lui qui lui a dit qu'ils avaient un truc à vivre ensemble), c'est qu'elle ne savait pas à qui faire appel pour s'occuper de ses pieds (qu'il parait tout seul dans les montagnes du Dolpo et ensuite sur les route de trek)...
Mais parfois, comme parfois la vie est très bien faîte, une amie commune lui a parlé de moi et nous a mise en contact.
Comme je suis une quiche, j'ai pris mon appareil photo mais avec une batterie bien vide, donc je me suis rabattue sur mon téléphone portable. C'est pas de la grande précision mais ça donne un aperçu.
Le problème que j'ai rencontré c'est que quand Marie a récupéré Timba il était presque sauvage et que pendant la séance de parage, il n'a pas oublié de me le rappeler....
J'ai du travailler vite, en prenant en compte son degré de patience car ni Marie ni moi ne voulions faire de cette séance un moment pénible pour lui.
Pour les antérieurs, il a été impossible de ramener sa jambe vers l'avant pour râper les évasements par le dessus mais au prix de contorsions pas très orthodoxes et avec l'aide de carottes et de bananes, on a pu s'en tirer.
J'ai pas pris de photo avant mais bon, globalement, c'était un sabot bien bien évasé.
Ca c'est pendant, après une première coupe à la pince. J'ai descendu les talons plus que ça mais pas autant que je voulais non plus. Mais je trouve que pour une sabot non paré depuis plus d'un an, il se porte assez bien.
Vue du dessus après le parage
Les postérieurs j'ai du les faire le lendemain pour laisser un peu de répit à Timba et reprendre mes forces.
Le problème c'est que Timba n'avait aucune intention de se laisser prendre les postérieurs et que moi je n'avais pas non plus envie de finir incrustée dans les murs du boxe. On a appelé le véto qui nous a proposé soit une dose légère de Kétamine pour le sédater un peu soit de l'entraver.
Forcément, l'entrave on a vu ça comme un truc barbare (parce qu'ils sont loin d'être sympas avec leurs chevaux...) mais il nous a convaincu de le laisser nous montrer. En fait, on a avec une longe, relié l'antérieur droit avec le postérieur gauche, sorti les sacs de carottes, de bananes et même des paquets de gâteaux (oui je sais Piednaturel, c'est mal ! mais je tenais à ma vie) et Timba nous a laissé faire sans trop protester (pas pu faire tout ce que je voulais mais c'était pas si mal).
Voilà ce que ça donne
Avant :
Vu du dessous (le pied est bien évasé vers l'extérieur et le talon intérieur est bien orienté vers l’intérieur.du coup j'ai beaucoup travaillé les barres à l'intérieur pour les ré-ouvrir, je ne sais pas si c'est ce qu'il fallait faire mais ça m'a semblé logique):
Et après :
les talons sont encore un peu trop hauts mais on était arrivé au bout de sa patience et de mes forces (râper sans pouvoir coincer le pied entre les genoux c'est pas facile et j'ai lutté aussi pour la concavité de la sole qui était en béton).
Mais Timba est reparti au prè en trottant et moi j'ai promis à Marie de repasser dans un mois pour reparer.