Une relation d'egal a egal est elle possible?

peut-être lui manque-t-il tout simplement un peu d'exercices concernant le respect, que tu n'arrives pas à te positionner par rapport à elle, tu l'aimes trop et tu te dis que tu voudrais une relation d'égal à égal, mais il faut garder à l'esprit qu'eux ont besoin de connaître leur place, que ce soit dans un troupeau, avec d'autres animaux et surtout avec leur propriétaire. je voulais ce genre de relation d'égalité au début avec la mienne, et cela m'a fait faire beaucoup d'erreurs, que j'ai dû bien vite réparer si je ne voulais pas courir à l'accident.
je te raconterai une autre histoire un peu plus tard, car je fais plusieurs choses à la fois et ça mérite quand que l'on prenne le temps

J'ai compris ce que tu viens de dire en lisant le livre de Saint-Vaulry " communiquer avec son cheval"....et c'est exactement ca, je veux ( voulais ) une relation d'egale a egale avec Athena, ne jamais la forcer, etre douce et je pensais que naturellement elle me respecterait, j'ai pense naivement que ca viendrait tout seul...maisle respect ca s'apprend et comme tu le dis on doit malheureusement etre le leader sinon ca peut vite degenerer......

Je ne suis pas toujours spécialement douce avec elle. La dernière fois que je l'ai emmenée bosser dans le rond de longe et que dans la précipitation elle m'a bousculée (chose qu'elle ne fait jamais d'habitude), je ne suis pas restée dans la douceur.

Par contre, comme Canelle, je ne sais peut-être pas me faire comprendre, et surtout j'ai tendance à monter en pression assez rapidement.

oui c'est là que réside tout le problème, arriver à ne pas s'emporter. un petit truc que je faisais au début, dès que je sentais la pression arrivait, la colère ou autre, j'arrêtais tout, la remettais au parc ou au pré et j'allais faire un petit tour pour respirer profondément. servez-vous un maximum de votre respiration les filles, il n'y a pas mieux pour s'apaiser

Une anecdote : dans l'ancien poney club où j'allais, il y a 5 ans, nous devions fréquemment aller chercher les poneys dans la grande pature où ils étaient. Très vaste pature, d'ailleurs. Donc je revenais vers la porte avec deux poneys en licol et longe et tous les autres nous suivaient en nous collant, ce qui agaçaient ces deux-là, et moi aussi. Alors, au bout d'un moment, j'ai pilé net. Les autres me collent derrière (j'avais l'impression d'être dans le métro un jour de grève...) et je me suis mise à ruer deux ou trois fois. Je crois même que dans ma pensée, je couchais les oreilles et montrais les dents. Les poneys tout surpris ont bondi en arrière et ce sont mis à me regarder d'un air étonné. J'ai repris ma marche vers la porte du pré avec mes deux poneys en longe et les autres ont suivi à 4 mètres derrière.
Parfois, c'est en imitant le comportement de l'animal que l'on arrive à communiquer un message. j'ai eu un jour la même réaction instinctive vis à vis d'un chien que j'ai failli mordre à l'oreille pour qu'il se calme. Je ne l'ai pas mordu, mais je lui ai dit que j'allais le mordre avec une telle conviction, en lui montrant mes dents, qu'il s'est soumis.
Je pense que ce genre de geste où on imite les mimiques ou la gestuelle n'est pas à employer de façon quotidienne, car, je reste persuadée que cela manque de finesse, de subtilité, pour l'animal à qui on s'adresse. Néanmoins, dans certain cas, cela fonctionne, encore faut-il agir avec conviction.
... peut-être que, par des nuits sans lune, je me transforme. Allez savoir ...

Déjà je pense que non ce n'est pas possible d'instaurer ça. Ca n'existe pas dans la société équine. Bon maintenant la relation à l'humain non plus mais on s'efforce de parler leur langage quand même.

A un moment ou à un autre, il y aura toujours un qui va devoir se soumettre.

... peut-être que, par des nuits sans lune, je me transforme. Allez savoir ...



les mêmes principes existent dans notre société, nous nous imposons des limites, des lois, il en est ainsi depuis la nuit des temps

Kells j'adore te lire,je trouve celà judicieux
D'accord avec toi,Marie

Dans toutes les sociétés, il existe certaines règles qui permettent une certaine organisation. Chez les chevaux, il semble que les relations s'organisent autour des certains leaders. Et tout n'est pas si simple que ça. Par exemple, ma jument Kells préfère les jumetns âgées. Lorsqu'il a une perturbation dans le pré, comme quelqu'un d'humain qui y entre, elle va se coller tout contre la mamie. Quand elle sort en promenade , elle suit Idole, la double-ponette, qui marche plus lentement, mais tant pis. Elle préfère la suivre. Mais au pré, Idole la respecte et s'écarte quand elle arrive.
Donc, nous, nous sommes quoi par rapport à ce fonctionnement ? La mamie ? La leader ? Quelqu'un que la jument fait déguerpir si elle en a envie? Ou l'inverse ? Une copine qui gratouille le garrot ? Une copine avec on peut jouer ?
Je pense que bien souvent nous faisons un peu n'importe quoi sans le savoir ce qui fait que notre louloute ne sait peut-être pas bien à quoi s'en tenir avec nous...

marie83 a écrit:

oui c'est là que réside tout le problème, arriver à ne pas s'emporter. un petit truc que je faisais au début, dès que je sentais la pression arrivait, la colère ou autre, j'arrêtais tout, la remettais au parc ou au pré et j'allais faire un petit tour pour respirer profondément. servez-vous un maximum de votre respiration les filles, il n'y a pas mieux pour s'apaiser

Oui mais dans ce cas, tu arrêtes le "travail" que tu es en entrain de faire avec ton cheval. N'y a t'il pas un mauvais message: je t'embête donc tu arrêtes ce qui peut-être désagréable pour moi?

je ne saurai quoi te dire vu que cela n'a jamais posé de problème à la mienne. maintenant si tu préfères, tu arrêtes l'exercice qu'elle ne comprend pas tout en te calmant tu lui en fais faire un autre qu'elle sait faire parfaitement. vous terminez donc sur quelque chose de positif et cela te laisse toute la soirée pour réfléchir à une nouvelle stratégie


le tout étant d'y revenir d'une autre façon pour éviter le conflit et c'est forcément à nous de nous remettre en question pas à eux

Intéressante cette discussion!

Je pense que la différence de taille et de puissance entre nous et les chevaux impose malheureusement qu'on fixe des règles pour notre sécurité, tout simplement! Si je peux tolérer sans aucun risque qu'un chat, de colère, me donne un petit coup de patte ou me mordille, avec un cheval, c'est inenvisageable! Donc que l'on soit d'accord ou pas avec le fait que, naturellement, les chevaux fonctionnent sur un système hiérarchique, je pense qu'on n'a pas le choix que d'établir des règles pour notre sécurité.
Par contre, quand on aspire à une relation empreinte de respect et de tendresse, je pense qu'on peut choisir la manière dont on établit ces règles: ça peut se faire tout en douceur, sans outils coercitifs, sans violence, sans frapper. Souvent il n'y a pas besoin de toucher le cheval: de grands gestes et une grosse voix suffisent.
Je pense aussi qu'on peut aussi avoir une relation d'égal à égal dans la non-violence: exiger du cheval qu'il ne porte jamais atteinte à notre intégrité physique, mais en contrepartie on peut aussi lui promettre de ne jamais user de violence physique avec lui. Un peu comme un contrat. En tout cas, avec tous mes animaux, chat ou cheval, c'est comme ça que ça marche: je ne tolère aucune violence de leur part, interdit de me faire du mal, mais en contrepartie, jamais je ne me permets un acte de violence sur eux, même minime genre claque, et j'essaie de me montrer le plus compréhensive et ouverte possible avec eux, et d'être vraiment à leur écoute.

Si j'en crois ce que je lis, vous parlez quand même d'un "travail" avec vos chevaux, ou d'exercice, cela prouve que c'est compliqué, la relation exige beaucoup de remise en question

Mais le cheval n'est pas forcément demandeur d' une relation humaine, finalement n'est ce pas l'homme qui désire toujours s'approprier ? !

après on peut se donner bonne conscience, genre je l'ai sauvé de la boucherie ou d'une vie en club ou autre .... ce n'est pas une accusation, loin de là, j'en suis tous les jours a ce point aussi de me demander d'où vient ma motivation, si je suis autant en accord avec moi même et surtout réaliste

et puisque le thème de ce forum sont les chevaux non travaillés que ce soit monté ou a pied, utopique alors ? ! mais même si, et alors, rien ni parfait mais on a le droit de rever que l'on peut s'en rapprocher et d'essayer en tous les cas .. On fait avec, eux aussi ...

Domi dit :

"Mais le cheval n'est pas forcément demandeur d' une relation humaine, finalement n'est ce pas l'homme qui désire toujours s'approprier ?"

tout à fait d'accord avec toi. le cheval est un animal grégaire par excellence, qui a besoin de vivre en troupeau. décider d'avoir un cheval chez soi ou en pension relève pour moi (et j'en fais partie) d'un besoin égoïste. alors oui on peut partir du principe de foutre la paix à son cheval en ne lui faisant rien faire (pas de travail) mais dans le même temps la plupart d'entre nous sommes incapable (ceci par la force des choses et non par mauvaise volonté, chacun faisant comme il peut et avec ce qu'il a) de leur apporter la vie dont ils ont besoin, à savoir le troupeau, des hectares et des hectares de terrain, l'étalon qui va avec et j'en passe. je ne me porte absolument pas en juge, je ne fais que constater. je pense que l'on se donne l'illusion de leur apporter beaucoup de bonheur, mais soyons lucides rien ne remplacera jamais la Liberté absolue.
je fais partie des personnes, qui monte leur cheval dans le respect de celui-ci, j'adore me promener avec elle, que ce soit en main, montée et même en liberté, jouer avec elle, passer du temps avec elle à ne rien faire, et il m'arrive de croire qu'elle est heureuse de me voir et de passer du temps avec moi. je garde toutefois toujours à l'esprit que je ne remplacerai jamais au grand jamais ces grands espaces et cette liberté dont ils ont tant besoin.

dans ton cas Marie,je pense que ta jument vit en liberté,en troupeau,avec beaucoup d'espace autour d'elle,donc,sa vie de cheval est loin de la vie des chevaux vivant en pension,en club,dans un box,tournant en rond dans un manège ou sur une carrière.
Il faut tout de même,se dire que certains,telle que ta juju,ne sont pas malheureux
On a choisit d'avoir un ou plusieurs chevaux,donc,quand on leur offre tout celà,j'estime qu'ils ne sont pas à plaindre,et surtout pas malheureux

C'est toujours l'humain qui est compliqué et qui complique pas mal les choses,pas nos chevaux