Bonjour
Je suis ravie de venir sur ce forum, qui me permets de me rendre compte que je ne suis pas une extra-terrestre, ou en tous cas si c'est le cas, on est plusieurs sur Terre
Je suis ici car comme vous, j'attache plus d'importance à mes chevaux qu'à une quelconque activité cavalière.
Mes amis et proches du milieu équestre ont beaucoup de mal à me comprendre, donc je suis très heureuse de pouvoir discuter de ma façon de penser avec des personnes qui, je l'espère, partageront un peu plus mon point de vue (non pas que je ne supporte pas critiques ou conseils, bien au contraire, mais c'est plutôt pénible de devoir constamment se justifier: non mon cheval n'est pas une mobilette!)
En ce qui concerne mes petits protégés: nous sommes les heureux "propriétaires" de 2 chevaux et d'un poney (je n'aime pas ce terme honnêtement, ils font tous partie de notre tribu, ce sont plus des membres de notre famille
).
Mon premier cheval, un camargue croisé arabe, est arrivé chez moi à 1 an en 1999, et a aujourd'hui 14 ans. Il a toujours vécu au pré, et n'est pas un grand bosseur!
C'est un peu à cause de lui que j'ai mis pied à terre, car il n'appréciait pas d'être monté, que ce soit en balade ou en carrière. Il aime les balades en main, les câlins, et les longues séances de brossage!
Je me suis beaucoup battue avec lui, pendant de longues années, car je l'avoue, je l'avais acheté pour en faire un cheval de rando et je m'obstinais un peu.
Notre relation s'était beaucoup détériorée, on ne se faisait plus du tout confiance. Plus j'insistais, plus il me faisait peur, du coup j'accentuais côté matériel (mors plus fort, martingalle, enrênements...).
Puis un jour je me suis rendue compte que ça ne le rendais tout simplement pas heureux, et que cela me chagrinais plus que tout de ressentir son malaise. Et j'ai tout arrêté.
J'ai repris du travail au sol basique, en licol, beaucoup de sorties en main et quelques sorties montées à cru et en licol.
Ca a été une révélation et pour lui et pour moi. Lui qui ne se laisser jamais attraper, venait mettre son nez dans mon licol, et on a (re)trouvé une complicité incroyable.
Et c'est à partir de là que mes amis m'ont regardé avec des grooooos yeux
Il a maintenant de l'athrose, et de nombreux mélanomes (cheval gris... ) notamment dans la bouche, donc il est en "pré-retraite". Je ne le monte qu'à de très rares occasions et sur de courtes durées, mais je passe énormément de temps à m'occuper de lui à pied. Il est très têtu donc il faut constamment lui rappeler les bases de l'éducation, ce qui me parait essentiel même si son cheval est au pré sans travail.
Depuis 2000, j'ai aussi un poney shetland. Lui c'est clair, il a un rôle de tondeuse à gazon de compagnie! Il partait pour l’abattoir quand je l'ai récupéré. Mais malgré qu'il ne soit pas "utilisé", je lui ai appris à se laisser attraper, à rester à l'attache, donner les pieds, se promener en longe, à faire la réverence, à s'asseoir... Il est très joueur et apprend vite... Quand il le veux! C'est un très gentil poney
Et il y a bientôt 3 ans, nous avons craqué pour un nouveau compagnon, un frison. Je l'ai acheté quand il a eu 3 ans, dans un élevage. C'était un cheval qui avait beaucoup été manipulé, et qui avait des bases (monter dans un van, être conduit en main). Avant de le ramener à la maison, je l'ai fait débourrer en classique, puis il est parti 2 mois en dressage en western. Avec lui, j'ai pu me faire plaisir en extérieur car il est sur de lui, et surtout il aime énormément se promener.
Le travail en carrière ne lui convient absolument pas, il aime les grands espaces!
Ce cheval est très différent des autres, il réclame beaucoup qu'on s'occupe de lui, qu'on le fasse travailler.
Je le travaille beaucoup à pied car je n'ai pas le temps suffisant pour le monter, et de plus, j'ai un peu peur de partir en extérieur seule (un accident est vite arrivé, même avec un cheval ayant reçu une bonne éducation).
Enfin, même si je ne monte que très peu, cela ne veut pas dire que je ne m'occupe pas de mes chevaux, bien au contraire, je pense que je leur consacre bien plus de temps que ceux qui ne voient en leur cheval qu'un simple outil.
J'apprécie être en leur compagnie, aller les nourrir, les sortir en main, les panser. Ce sont des moments magiques que j'aime partager avec eux, et qu'ils apprécient, ils me le montrent de toute sortes de façon.
Donc, ma philosophie à moi se résume en quelques mots: savoir s'adapter à son animal, car il ne doit pas nous accompagner pour subir un dictat mais plutôt pour trouver un équilibre avec son "maître". Trouver des points communs ensemble, et être à l'écoute de son cheval me permet de construire une relation honnête et forte
Merci à tous de m'avoir lue, je suis devenue experte en écriture de gros pavés!
Bonne journée à tous, et bonnes fêtes de fin d'année!