La peur des chevaux

Je suis d'accord avec ce que dit Orelycopter, quant au fait que beaucoup" n'ont pas envie de remettre tout leur système de fonctionnement en question"

Je raconte encore le cas d'une connaissance qui a, elle aussi , réussi à trouver une pension pour son entier, pour seulement quelques mois, le temps de déménager et de se réinstaller.
Il fallait , tout de même que le cheval soit gentil, et c'est le cas. C'est un entier adorable.
Cela faisait à peu près un mois et quelques jours qu'il était dans cette pension, quand , il a attaqué la bonne femme de la pension en la mordant au bras. Rien de grave, car, il a vite lâché le bras, il y avait les traces de dents, qui ont évolué en bleus. Vraiment rien de grave et en plus les risques du métier.
On peut se poser la question de savoir pourquoi ce cheval , au demeurant si gentil et doux, a agi ainsi.
Toujours est-il qu'il a fallu qu'elle le retire assez vite, car un tel monstre constituait un trop grand danger. De qui se fiche-t-on?

J'ai toujours pensé que lorsqu'on on connaissait les chevaux et qui plus est, qu'on faisait pension en tant que professionnel, on n'avait pas peur .
Eh bien , si . De plus, le service n'est pas en fonction du prix :crottins enlevés seulement une fois par semaine, et encore , ceux des coins devaient venir au milieu, foin balancé hors de l'abri même par grosse pluie, nourriture, idem , surveillance laissant à désirer...


Je ne me suis jamais fait attaquée par un cheval quel qu'il soit, mais dans pareille circonstance, je n'aurai pas réagi ainsi. D'une part , ce sont les risques, et d'autres part,sachant que les chevaux sont de grands télépathes, ils ressentent tout : la peur qu'un humain peut ressentir, les pensées négatives...
Dans ce cas-là, je crois qu'une remise en question se serait imposée de la part de cette
personne , ce n'était pas la faute du cheval , mais bien celle de cette personne pleine d'à priori .
Quand on est avec les chevaux, il faut être tenace, avoir de la volonté, ne pas avoir peur,
sinon , il faut faire autre chose.
Dans ce cas, un manque de ténacité évident, une méconnaissance des chevaux toute aussi évidente, et de la paresse intellectuelle et paresse tout court, quant à être serviable, cet aspect était totalement méconnu...
Si, quand on tient une pension, on ne veut que du facile et surtout pas le moindre risque,
il est nécessaire de se recycler.
Etre avec les chevaux , n'est pas toujours facile dans certains cas, la vie est une prise de risques sinon à quoi bon !

nefertari a écrit:

J'ai toujours pensé que lorsqu'on on connaissait les chevaux et qui plus est, qu'on faisait pension en tant que professionnel, on n'avait pas peur .

Connaître les chevaux et/ou être professionnel du cheval ne veut pas forcément dire absence de peur.

Citation :

D'une part , ce sont les risques, et d'autres part,sachant que les chevaux sont de grands télépathes, ils ressentent tout : la peur qu'un humain peut ressentir, les pensées négatives...

Tu as raison, mais ce n'est pas pour cela que tu ne peux pas avoir de sentiments. Et à partir du moment où tu as des sentiments, tu ne peux pas les cacher. J'ai lu dans le dernier numéro de PCN que ce qui dérangeait le plus les chevaux n'était pas le ressenti mais le fait de le cacher.

Citation :

Quand on est avec les chevaux, il faut être tenace, avoir de la volonté, ne pas avoir peur,
sinon , il faut faire autre chose.

Je suis d'accord avec la première partie de ta phrase mais pas avec la partie sur la peur. Je pense qu'éprouver de la peur est même plutôt sain quand elle est utilisée à bon escient: connaître les risques, se protéger.

Nous ne sommes pas des robots, nous avons tous nos peurs. Qui pourrait aujourd'hui se vanter de ne jamais s'être fait peur avec les chevaux, même en étant agguéri?
Je ne donne pas raison ou tort à cette dame, mais franchement se faire mordre n'a rien d'agréable, et je peux comprendre un sentiment de peur dans ces cas là.

Poney

Quand j'ai écrit que j'ai toujours pensé que lorsqu'on connaissait les chevaux et qui plus est, qu'on faisait pension, en tant que pro, on n'avait pas peur, c'était ironique!

On peut connaître les risque sans pour cela ressentir de la peur.
Pour ma part et pour d'autres, aussi, je ne suis pas seule dans ce cas, et aussi loin que ma mémoire me permet de remonter, je peux dire que je n'ai jamais eu peur en présence d'un cheval ( hongre, jument ou entier), ou d'un chien que les humains
qualifient d'agressif ou de méchant, et ce n'est pas de la vantardise loin de là.

Je ne veux pas raconter ma vie, mais pendant des années, je me suis appliquer à redonner confiance à des chevaux soi-disant agressifs, des chevaux soi-disant tordus, aux dires de leurs "propriétaires" et certains étaient vraiment dangereux, toujours aux dires de leurs propriétaires.
Seule l'incompréhension de ces propriétaires était dangereuse.
La peur qu'ils ressentaient face à leur cheval, était dangereuse, pour eux.
En réalité, la compréhension , le respect et l'amour pour ces êtres en faisaient des êtres doux et sans aucun vice.
Il en va de même pour les chiens.

Autre chose : se faire mordre n'est certes pas agréable, mais la question est : pourquoi ?
Les chevaux n'agissent pas ainsi sans raison.
S'il m'arrivait la même chose, je ferais de suite une remise en question, je n'accuserais pas le cheval, mais moi-même.
Je me demanderais si je suis à la hauteur ...
Mais, de nos jours , il est navrant de constater que les gens en grande majorité, ont peur de tout.
Il faut que tout soit facile, la difficulté les rebute.
On fait attention de manière excessive à sa petite personne, en cas qu'il n'arrive rien,
on ne sait jamais...
On monte à cheval avec un casque, on fait du vélo avec un casque et j'en passe...
C'est dingue! Tout doit être sous contrôle, faculté d'adaptation zéro, capacité à réagir
nulle.
Volonté de facilité, bannissement de la difficulté, la couardise règne en maître, et dans tous les domaines, qui plus est avec les chevaux, parce qu'eux , ne donnent
pas droit à l'erreur. Les chiens non plus , d'ailleurs !
Si l'on n'est pas sûr de soi, alors , il faut faire autre chose...

Il faut arrêter de se regarder le nombril !

Je te trouve très dure, Nefertari. Il existe des gens plus peureux que d'autres, mais pour moi ce n'est pas une faiblesse que d'avoir peur. Par ailleurs, la peur, ça ne se contrôle pas vraiment et on ne peut pas reprocher à quelqu'un d'avoir peur.
Pour moi, il est tout à fait normal et naturel d'avoir peur d'un cheval, animal beaucoup plus gros et puissant que nous, et dont le comportement souvent ne nous est pas facilement compréhensible. Avoir peur permet au contraire de rester vigilant, et d'être prudent, c'est plutôt sage je trouve, bien plus que d'être une tête-brulée... :roll2:

Quant à mon propre ressenti du monde du cheval, j'ai l'impression que la très grande majorité des gens ressentent de la peur; par contre, la quasi totalité des gens le nie, parce que dire que l'on a peur est, malheureusement, moqué et dénigré dans le monde du cheval... Je trouve ça parfaitement stupide!
Je pense qu'il n'y a nulle honte à avoir peur.
Ce que je n'admets pas par contre, c'est quand cette peur entraine des réactions de défoulement dont les chevaux pâtissent: l'humain qui devient violent, crie, s'énerve, etc, avec son cheval, tout simplement parce qu'il sent qu'il perd le contrôle et que ça lui fait très peur...

nefertari a écrit:

Autre chose : se faire mordre n'est certes pas agréable, mais la question est : pourquoi ?
Les chevaux n'agissent pas ainsi sans raison.
S'il m'arrivait la même chose, je ferais de suite une remise en question, je n'accuserais pas le cheval, mais moi-même.
Je me demanderais si je suis à la hauteur ...

La peur n'empêche pas la remise en question. Encore une fois, je n'ai pas jugé la réaction à postériori de la dame, j'ai simplement dit que lorsque tu te fais mordre par un animal quel qu'il soit, il est tout à fait légitime d'avoir peur.

Citation :

Volonté de facilité, bannissement de la difficulté, la couardise règne en maître, et dans tous les domaines, qui plus est avec les chevaux, parce qu'eux , ne donnent
pas droit à l'erreur. Les chiens non plus , d'ailleurs !
Si l'on n'est pas sûr de soi, alors , il faut faire autre chose...

Pour moi tu mélanges deux choses: la peur et la lâcheté. Ca n'a rien à voir. Tu peux ressentir de la peur et continuer à ta battre pour arriver à ce que tu veux.
Je vais te paraître dure mais c'est à cause de ce genre de réaction que plein de gens aujourd'hui refusent d'admettre leurs peurs. Et pour moi c'est là que ça devient dangereux. Nier sa peur c'est potentiellement essayer d'aller au delà de ses possibilités et se mettre en danger.

Je suis d'accord qu'aujourd'hui nous avons peur de tout et que l'on se surprotège mais il ne faut pas aller dans l'excès des deux côtés et refuser toute forme de peur.
Comme le dit Vanille, il y a des gens plus peureux, moins surs d'eux que les autres, est ce pour autant qu'ils doivent en avoir honte? Tant mieux pour toi si tu n'as jamais ressenti de peur, cela ne veut pas dire que tout le monde doit être comme toi.

A titre indicatif, quelqu'un de lâche est quelqu'un qui manque de courage, d'énergie, qui n'ose pas affronter le danger. C'est un des sens de ce mot. Et, dans ce cas , les
synonymes de lâche sont : peureux, poltron...

Donc, il n'y a aucune confusion entre les deux termes.

Mais, le débat pourrait être infini...

Citation :

A titre indicatif, quelqu'un de lâche est quelqu'un qui manque de courage, d'énergie, qui n'ose pas affronter le danger. C'est un des sens de ce mot. Et, dans ce cas , les
synonymes de lâche sont : peureux, poltron...

Non, je ne suis pas du tout d'accord! On peut avoir peur et choisir d'affronter ses peurs, l'un n'exclut pas l'autre!
Par ailleurs, je ne connais aucun être humain qui n'ait pas peur, d'une chose ou d'une autre, hein! Si ce n'est pas les chevaux, ce sera autre chose, à chacun son point faible, si on peut qualifier de "point faible" quelque-chose qui n'est ni une honte ni une tare mais juste quelque-chose d'humain... :roll2: Les émotions, c'est naturel, et la peur en fait partie!

De même... je ne suis pas tout à fait d'accord... Avec les chevaux que je ne connais pas, j'ai une certaine appréhension donc une certaine peur... qui me permet de maintenir une réserve et tous mes sens en alerte...

La peur n'est pas une faiblesse

Vanille,Erell

MIREILLE a écrit:

Vanille,Erell

Il est vrai que chacun fait ce qu'il peut , selon ses capacités !

Mais , ici, il ne s'agissait ni de répéter que ce n'est pas agréable de se faire attaquer et
mordre légèrement par un cheval quel qu'il soit, ici, un entier, mais de montrer le
manque de ténacité , de compétence, de cette fille qui prend des chevaux en pension , en statut de professionnel. On doit connaître les risques du " métier ", et ne pas
abandonner devant le premier incident qui survient. La trouille, il faut la laisser au
placard, sinon, changer d'orientation !
Mon amie a repris son cheval ,et de toute façon, l'aurait ramené plutôt que prévu , étant donné, le manque de sérieux du service payé et non rendu.
Elle est certes , désolée de cet incident, qu'elle aurait voulu empêcher, mais , n'est pas mécontente d'avoir repris son entier qui, au demeurant et je peux le confirmer, est un cheval d'une gentillesse et d'une douceur exemplaire.
Il y a des gens qui ne passent pas auprès de certains chevaux, et ce n'est pas le premier exemple dont nous avons connaissance.

Je ne connais personne, et pour moi c'est meme impossible de ne JAMAIS avoir peur, je trouve ca tres pretentieux. La peur c'est justement un sentiment incontrolable, malheureusement.

Tu as tout à fait raison,Canelle,qui peut prétendre aujourd'hui,dans l'époque où nous vivons de ne JAMAIS avoir peur!!!!

Indéniablement oui la peur fait partie de notre quotidien;mais à quelle échelle on peut la mesurer?Personnelement depuis tout jeune,je cotoye beaucoup d'animaux grâce à ma grand mère(chevaux bien entendu!).Et de ce fait elle m'a appris comment les approcher,quels attitudes avoir dans telle circonstance,me mettre en confiance,et surtout elle m'a expliqué comment mesurer le danger.De ce fait j'ai adopter une attitude qui m'a permis de me contrôler.Sans ça j'aurai jamais pû dominer ma peur face à certaines situations que ça soit avec un cheval ou avec un autre animal.Donc apprendre très jeune permet à la suite d'éviter certains désagrements.Mais bon on peut la combattre à tout âge!!Par ex les serpents j'en avait la trouille comme jamais;Et puis un jour,j'ai dit mince,faut que j'arrives à combattre cette phobie.Lors d'une rencontre avec une couleuvre y a pas si longtemps,j'ai carrement eu le cran de la choppée dans mes mains et à ce moment la peur s'est évanouïe et depuis plus rien.Je conseille pas de le faire mais parfois faut se pas se poser de questions et franchir le pas!!

Citation :

Et puis un jour,j'ai dit mince,faut que j'arrives à combattre cette phobie.Lors d'une rencontre avec une couleuvre y a pas si longtemps,j'ai carrement eu le cran de la choppée dans mes mains et à ce moment la peur s'est évanouïe et depuis plus rien.Je conseille pas de le faire mais parfois faut se pas se poser de questions et franchir le pas

C'est courageux et positif de faire de ses peurs une force finalement!
Je ne sais pas si certains d'entre vous connaissent l'herpétologue Nicole Viloteau - elle a écrit de nombreux livres; et bien elle raconte comment elle avait au départ une peur bleue des serpents. Et puis un jour, comme toi Margot, elle s'est dit "et si j'apprenais à en avoir moins peur?" Et cela l'a menée à devenir herpétologue! C'est fou!

Je connaissais pas cette herpétologue.Je vais aller jeté un oeil!!!Personnellement ça fait bizzare cette 1ère sensation tactile;La même sensation qu'un anguille sauf que c'est moins visqueux!!!Mais avec du recul ,je suis sûr que la couleuvre était 10 fois plus morte de trouille que moi au départ!!!Ne vous en faites pas ,elle a retrouvé sa liberté....

Je trouve ça très courageux de prendre sa peur à deux mains et de l'affronter. Je suis admirative.
Mais ceci dit, ce comportement me semble logique dans le sens où beaucoup de peur son irraisonnées. Donc le fait de toucher un serpent par exemple et de se rendre compte que finalement il ne nous arrive rien est la meilleure des thérapies pour moi.